
Μουσείο Αργέντη (5)
La collection folklorique de Philip Argenti comprend quatre catégories principales : la broderie, les tissus et toiles tissés, les costumes traditionnels et les objets et ustensiles en bois sculpté.
La première catégorie est intimement liée aux costumes traditionnels. Elle comprend des fichus de tête et de poitrine ainsi que tout autre objet de décoration de maison, tels les çevres, les serviettes, les blancs et draps. Ces objets couvrent une période allant de la moitié du 19e siècle au début du 20e siècle.
Les toiles tissées de cette collection datent de 1936. Il s’agit de ceintures décorées (à Kalamoti et à Pyrgi les décorations des ceintures s’appellent « ploumia » alors qu’à Mesta elles prennent la forme de bandes). Ces bandes décoraient les ourlets des jupes des femmes en plusieurs bandes, cousues l’une après l’autre, comme le montre le modèle. Parfois, on utilisait ces bandes ainsi que d’autres morceaux de tissus pour décorer la maison. Actuellement, les toiles tissées se trouvent uniquement à Masthohoria.
Finalement, les objets et ustensiles en bois sculptés compris dans cette collection sont des témoignages de la vie des bergers de Chios. Ils proviennent exclusivement de Voreiohora (les villes et villages du nord de l’île) soit une région où la principale occupation fut l’élevage de bétail.
Le thème central des objets et peintures mis en exergue dans cette salle est les costumes traditionnels de Chios. Cette collection couvre une longue période, allant du 16e au 20e siècle. Les visiteurs peuvent ainsi suivre l’évolution des costumes dans toutes leurs variantes chronologiques et locales (par village ou groupe de villages, comme, par exemple, la région de Kampohora, qui comprend toutes les villes et tous les villages de la principale plaine de Chios, ou la région de Voreiohora, à savoir les villages de la partie nord de l’île).
Certains tableaux, soit les tableaux les plus vieux de la collection, sont peints par les visiteurs qui se sont rendus à Chios à la découverte de l’île. La peinture la plus récente, datant du 20e siècle, a été faite à partir des témoignages et descriptions données par les gens de l’île. Ces données ont été compilées par Philip Argenti et ont servi de base pour la création du tableau.
La salle comprend également trois vitrines où se trouvent trois figurines ou modèles en porcelaine portant chacune un costume traditionnel (que l’on reconnaît facilement sur les tableaux qui se trouvent dans la même salle). Ces modèles ont été faits à Londres par D. Court sur commande spéciale de Philip Argenti. Une fois les modèles livrés à Chios, Philip Argenti a demandé que leurs moules soient détruites pour en garantir le caractère unique.
Cette salle comprend des tableaux et portraits des personnalités éminentes de Chios. Ce sont des portraits des hommes et femmes des grandes familles de l’île faits lors de leur vivant.
On y retrouve les portraits de Jenny Skylitsi (1853), d’Alexandra Mavrokordatou-Skylitsi (1872), d’Ambrosios Argenti, fils de Leonis Argenti (1861), de Viera Argenti (1861), de Julia Ralli-Argenti (1890), de Maria-Julia Argenti (1877) et de Pantelys Argenti (1879). La salle comprend, entre autres, le buste de Marouko Argenti fait en marbre ainsi que les bustes de Philip P. Argenti et de ses enfants (à savoir Phany, Georgina et Pantely) faits également en bronze. Parmi les objets précieux de cette collection figure est une rare bible en couverture d’ivoire.
Les visiteurs y découvriront une grande collection de métaux, monnaies et petites plaquettes qui appartenaient à la famille Argenti et qui sont actuellement préservés dans des vitrines spécialement conçues à cet effet. Parmi les monnaies, il existe des pièces commémoratives très rares émises dans le but de rendre hommage à certains dignitaires vénitiens (les fameux Dons de l’époque) et de raconter leurs exploits, à savoir les batailles que ceux-ci ont menées contre les pirates près de l’île de Chios (1646-1647), l’occupation de Chios et de son Archipel ainsi que la bataille navale de Ceşme (1770). Une autre vitrine comprend des objets personnels de Philip Argenti, dont son épée diplomatique, une dentelle de baptême venant de Belgique (1815), des miniatures en porcelaine et une rare bible en couverture d’ivoire.
Le vestibule du premier étage arbore des peintures à thématique historique. Il mérite de s’attarder sur quatre de ces peintures qui sont des gravures sur cuivre faites par le peintre français R. Paton. Les peintures en question racontent des exploits historiques et plus particulièrement les événements connus sous le nom d’Orlofika. Il s’agit de la fameuse bataille navale menée, en 1770, par amiral Orloff, chef de la flotte impériale russe, contre les Turcs aux étroits de Ceşme.
Les autres tableaux appartiennent à la catégorie huile sur toile ou sont des gravures sur cuivre inspirées par les batailles navales menées contre les pirates qui ont procédé au pillage des îles de la mer Égée tout au long du 18e et 19e siècle. Par-dessus le chambranle des portes qui mènent aux salles B, C et D, il y a 6 tableaux appartenant à la même thématique, à savoir le massacre de Chios de 1822. Il s’agit là encore d’huile sur toile (dont deux sont des copies du fameux tableau d’Eugène Delacroix) ainsi que d’une lithographie de Delacroix.
Le musée folklorique et la pinacothèque sont des parties intégrantes du bâtiment de la Bibliothèque Koraes et comportent surtout des objets appartenant à la collection privée de Philip Argenti. En 1932, Philip Argenti a fondé l’Association Argenti dont la mission est de préserver, de promouvoir et de mettre en valeur les richesses folkloriques et historiques de l’île de Chios (à savoir des objets de valeur tels costumes et vêtements traditionnels, etc.)
En 1937, la décision fut prise d’accorder au musée folklorique une salle appartenant à un des collèges de Chios. Depuis, la collection du musée n’a cessé de s’enrichir grâce aux dons et aux nouvelles acquisitions (achats) de Philip Argenti.
Compte tenu de la croissance de la collection, son fondateur a décidé d’ajouter un étage supplémentaire au bâtiment déjà existant afin d’avoir sous le même toit les objets appartenant à la collection folklorique et les tableaux représentant l’histoire et la topographie de Chios. C’est Philip Argenti lui-même qui a fait don de ces peintures au musée. La cérémonie d’ouverture du nouvel étage a eu lieu en 1962.
Après la mort de Philip Argenti, en 1974, son fils Pantelys a décidé de donner au musée d’autres livres et peintures qui appartenaient à son père. Depuis, le musée a évolué jusqu’à atteindre sa forme et son apparence actuelles. Les tableaux qui ornent les murs des deux côtés de l’entrée de la bibliothèque et le long de l’escalier qui mène à l’étage supérieur, ainsi que ceux qui se trouvent le long des couloirs du deuxième niveau, méritent le regard attentif des visiteurs. Ces peintures illustrent l’histoire de l’île et proviennent de la collection privée de Philip Argenti.
Les bustes des bienfaiteurs de la Bibliothèque Koraes, à savoir Adamantios Koraes et Philip Argenti, occupent une place proéminente au rez-de-chaussée du bâtiment. Ils sont placés à côté des armes héraldiques des familles nobles de Chios et des présentoirs qui comprennent des manuscrits et des objets personnels, des médailles, des pierres et des fossiles, sans compter les livres et les divers tableaux.
Le long de l’escalier qui mène au premier étage se trouvent des tableaux et peintures à caractère historique et topographique, notamment des aquarelles et des gravures sur cuivre. Les salles A, B, C, D et E se trouvent au premier étage du bâtiment. Les salles D et E abritent la collection folklorique du musée.