Né à Smyrne (Izmir) en 1748, Adamantios Koraes était le fils d’Ioannis Koraes, un commerçant originaire de Chios, et de Thomais Rysiou. Après ses études au lycée, sa famille l’a envoyé à Amsterdam pour faire de lui un homme d’affaires.
À l’étranger, Koraes s’est lancé avec passion dans l’apprentissage des langues étrangères, tout en exerçant l’activité d’entrepreneur. Lecteur avide d‘ouvrages scientifiques et littéraires, Koraes s’intéressait tout particulièrement aux courants littéraires de son époque. Après son séjour à Amsterdam, il est rentré à Smyrne mais, en 1782, il a décidé de repartir, cette fois-ci à destination de Montpellier, pour étudier la médecine.
Une fois en France, Koraes a fait de brillantes études. En 1778, il a pris la décision de s’installer à Paris pour continuer ses études. En même temps, il prenait soin d’élargir ses horizons littéraires et de répandre ses activités professionnelles. Aussi a-t-il travaillé en tant que philologue, chercheur et éditeur.
Son oeuvre est divisé en trois grandes parties:
- L’oeuvre historique, qui comprend surtout des traductions de certains œuvres des grands classiques de l’Antiquité grecque et des traités de recherche ;
- L’œuvre littéraire, fait d’éditions d‘œuvres classiques commentés et annotés par lui-même (Prolégomènes aux classiques) ;
- L’œuvre d’éveil national, soit une série de traités visant à éveiller l’esprit des Grecs vivant sous l’occupation ottomane et à informer les étrangers de tout ce qui se passait au sein du territoire grec. Son travail a été particulièrement bien reçu et lu aussi bien en Grèce, qu’à l’étranger, notamment en Europe et aux États-Unis.
Koraes a pu présenter une production intellectuelle importante, c’est grâce au soutien financier, pratique et moral de ses amis, des frères Zosimades, de ses compatriotes de Chios, de nombreux commerçants et hommes d’affaires et de plusieurs intellectuels. D’un point de vue historique, sa production intellectuelle visant l’éveil national du peuple grec est inégalée. Koraes possédait une connaissance profonde des problèmes grecs et s’intéressait à y donner des réponses éclairées et des solutions pratiques. En sa qualité de démocrate, au sens plein du terme, à savoir une personne adoptant des valeurs libérales, il maîtrisait tous les courants politiques de l’époque et n’hésitait pas à dénoncer les pratiques d’abus politique et de retour en arrière.
Notons par ailleurs le penchant de Koraes pour l’apprentissage et son souci de munir l’état grec d’un système d’enseignement public. Une de ses principales préoccupations consistait à soutenir, à promouvoir et à bien guider l’activité scolaire. Malgré ses maigres revenus, Koraes a pu se constituer une collection de livres impressionnante. Dans son testament, il stipulait son vif souhait de faire envoyer à Chios sa collection de livres et de manuscrits après sa mort.
Koraes était suffisamment chanceux de connaître, de son vivant, la Résurrection de 1821 et la libération d’une partie de la Grèce. Malheureusement, il fut décédé à Paris en 1833, c’est-à-dire bien avant la libération de Chios qu’il souhaitait tant.